Au début des années 1300, lorsque Ringarde, Dame du castrum de Bats, obtint l’autorisation de faire édifier l’église paroissiale Sainte Catherine, il lui fut demandé de donner au curé de la paroisse une parcelle pour y construire une maison : le presbytère. Avec l’accord de son fils aîné Othon, Ringarde donnait au curé une parcelle pour construire une maison et du terrain pour planter une vigne et un verger de pommiers.
*La famille de Pardaillan
Joseph de Pardaillan du château de Gignan (Lupiac 32) était l’époux
d’Emilie-Etiennette-Caroline du Souilh d’Aire. Le père de la Dame Pardaillan,
Pierre Laurent du Souilh avait acheté en 1788 la seigneurie d’Aubagnan.
En 1802, il fut maire d’Aire.
Les Pardaillan possédaient à Bats de nombreux biens
(cf cadastre de 1828).
Suite à la Révolution de 1789, le presbytère, bien de l’église, fut confisqué par l’état et mis en vente comme bien national. La famille Pardaillan* l’acquit, des locataires l’occupèrent. Le curé qui jusqu’alors habitait Bats et desservait également Aubagnan et Serres Gaston dut se fixer à Serres Gaston et Bats fut desservi par Urgons (Cf. L'histoire de l'église Ste Catherine de Bats).
En 1835, une ordonnance royale de Louis Philippe autorisa la commune « à acquérir de la dame Pardaillan moyennant le prix de 2000 francs une maison avec dépendances pour servir à l’établissement d’une maison d’école ».Il s’agissait de l’ancien presbytère. Des réparations d’un montant de 600 francs étaient indispensables. Le financement de ces travaux devait être assuré par les revenus du bois communal des Caoubons (vente de bois et locations).
Mais à cette même période, l’évêque, constatant que le curé d’Urgons ne pouvait assurer à Bats un service régulier, envoya un desservant entretenu par les habitants qui fut logé dans la maison récemment acquise. Le bâtiment, originellement destiné à être une maison d'école, redevint donc presbytère !
Début 1840, l’instituteur Guillaume Barate qui exerçait dans une vieille maison du village prit sa plume et écrivit au préfet pour dénoncer la situation locale : « La commune de Bats possède une maison d’école mais à vrai dire ce n’est pas une maison d’école qu’elle possède mais bien un presbytère attendu que ce n’est pas moi qui y loge mais bien un desservant. Je ne sais pas comment le conseil municipal a-t-il pu disposer à son gré de cette maison…et changer sa destination. On a loué à un particulier une mauvaise chambre pour y faire seulement l’école, c’est une chambre fermée, il y pleut, il y neige… En conséquence, je viens vous supplier de mettre un frein à cet état des choses, en ordonnant que la maison commune de Bats soit rendue à sa première destination. »
Suite à ce courrier, la commune dut acheter une autre maison afin d’y loger le curé mais finalement celui-ci resta dans « ses murs » et l’instituteur intégra la seconde maison nouvellement acquise.
En 1883, l’évêque d’Aire exigea avant de nommer un nouveau prêtre que le presbytère « malsain et inhabitable » soit haussé d’un étage et que le rez-de-chaussée soit réparé. Une vente de bois des Caoubons devait financer ces nouveaux travaux. Le 1er mai 1884, le nouveau curé, l’abbé Ducos rentra dans le presbytère restauré.
Après la loi de 1905 concernant la séparation des églises et de l’état, les curés durent payer un loyer. En 1907, presbytère, grange, jardin et prairie furent loués pour 9 ans à l’abbé Labat pour 30 francs annuels. En 1949, le presbytère fut loué à l’abbé Farthouat pour 900 F par an (occupation 3 jours par semaine), Une parcelle de prairie lui fut également louée pour 1100 F/an. Le bâtiment resta presbytère jusque dans les années 1950 puis il fut ensuite loué à des particuliers.
En 1978, après une importante restauration on y installa la mairie et la cantine scolaire. En 1984, l’étage fut aménagé et loué à Paul et Irène Morganx. Le bâtiment fut rénové en 1994.