Bats au XIXème siècle

Les familles Dupoy de Monicane et Lucmau de Classun

Une famille, ayant occupé un rang distingué dans les Landes aux XVII^ème et XVIII^ème, siècle possédait des biens dans notre village vers 1700 : la famille Dupoy de Monicane. Jean Dupoy de St-Sever, capitaine, était Sieur de Boué, vers 1680. Son fils, Bertrand, gendarme du roi, était Sieur de Monicane en 1711. Sur le plan cadastral de 1827, les noms de Boué et Monicane ou Mounicane apparaissent. Les deux derniers descendants domiciliés à Bats étaient célibataires et sans enfants. Louis-Michel Dupoy de Monicane, propriétaire rentier décéda à Bats en 1814. Durant la Révolution, il avait émigré et fut dépossédé de ses biens. Sa sœur, demoiselle Marie Dupoy de Monicane disparut en 1839. Elle légua ses biens à son parent, Christophe Périssault, descendant des De Périssault, seigneurs de Payros. Il fut maire de Bats de 1845 à 1850. Les deux filles de Christophe, Marie-Berthe Lafaurie et Madeleine Lemosy d’Orel héritèrent de la propriété batsoise. Il reste une habitation appelée « Maison Périssaout », propriété de la famille Carité. Elle correspond à la maison Mounicane du plan de 1827.

Trois frères de la famille Lucmau de Classun : Benoît, Jean-Grégoire et Pierre St Cricq, officiers, chevaliers de l’ordre royal et militaire de St Louis, royalistes ayant combattu la France révolutionnaire revinrent à Bats à la maison St-Jean à l’heure de la retraite. L’un d’eux, Jean-Grégoire fut maire du village de 1814 à 1818.

Agriculture et artisanat

L’agriculture était la principale activité des Batsois à cette époque. Il y avait également dans le village une tuilerie et des fours à chaux dans les bois des Caoubouns. En 1874, Jean Despons était chaufournier. Il exploitait des fours dans lesquels la pierre calcaire était transformée en chaux.

Histoire des élections municipales :

Les premières élections municipales ont lieu en 1790 dans le sillage de la Révolution. Le maire appelé à l’époque « agent municipal » et les conseillers sont élus au suffrage censitaire : seuls votent les citoyens qui paient des impôts dont le montant est égal à au moins 3 journées de travail, sont éligibles ceux qui paient un impôt égal à au moins 10 journées de travail. Les premiers agents municipaux batsois élus connus sont : Raymond CARRERE en 1794 puis Jean DESPONS dit Pié en 1797.

Mais l’avancée démocratique de la 1ère République est mise à mal par les nombreux changements de régime qui vont suivre : Consulat, Empire, Restauration (retour des rois), Second Empire… A partir de 1800, les maires sont nommés par le préfet dans les villages et les petites villes, par le 1er Consul, l’empereur ou le roi dans les grandes villes. Les maires nommés ne sont pas toujours choisis parmi les conseillers municipaux. Les conseillers sont, suivant les époques, élus au suffrage censitaire (le plus souvent) ou nommés (plus rarement). En 1848, la 2ème République instaure le suffrage universel masculin.

Nomination du maire batsois en 1845 :

« L’an mille huit cent quarante- cinq et le dix-huit du mois de février, nous, Barbe Langaut adjoint de la commune de Bats en exécution de l’arrêté de M. le Préfet du département en date du cinq février qui nomme M. Périssault maire de cette commune, nous sommes rendus à la mairie, où étaient réunis, sur notre invitation, tous les membres du conseil municipal. Après avoir donné lecture de l’arrêté précité, nous avons demandé à M.Périssault Christophe s’il avait l’intention d’accepter les fonctions qui lui ont été conférées. Sur sa réponse affirmative, nous l’avons invité à prêter immédiatement le serment prescrit par la loi du 31 août 1830 :

Je jure fidélité au roi français, obéissance à la charte constitutionnelle et aux lois du royaume.

Après ce serment nous avons déclaré installé M. Périssault maire … » AD 40

A partir de 1870, avec la victoire de la République, se met progressivement en place le système que nous connaissons encore aujourd’hui. La loi du 5 avril 1884 confirme l’élection du maire par les conseillers municipaux élus au suffrage universel masculin pour 4 ans. La durée du mandat est portée à 6 ans en 1929. Le véritable suffrage universel entre en vigueur lors des municipales d’avril 1945 puisque pour la première fois les femmes ont le droit de voter !